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Fuite des cerveaux en Afrique

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Fuite des cerveaux en Afrique Le terme de « fuite des cerveaux » (brain drain en anglais) est utilisé pour la première fois dans le monde anglo-saxon dans les années 1960 pour parler de la migration de scientifiques britanniques vers les États-Unis. Depuis, sa définition a évolué : à partir des années 1980, il indique la migration de personnes qualifiées issues de pays dits « en développement » vers des pays « développés ». Depuis quelques années, on l’utilise aussi pour parler du mouvement de personnes qualifiées d’un secteur à un autre au sein même d’un pays ou d’un même continent en développement. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques, les principales régions du monde touchées par ces formes de fuite des cerveaux sont l’Amérique latine, les Caraïbes et l’Afrique. Comprendre les mécanismes à l’origine de la fuite des cerveaux On recense donc à ce jour trois types de fuite des cerveaux. Il y a tout d’abord la fuite des cerveaux dite « externe », qui se caractérise par le départ à l’étranger de jeunes qualifiés formés dans leurs pays d’origine (souvent en développement). La fuite des cerveaux dite « interne » concerne quant à elle les mouvements au sein même d’un pays de personnels qualifiés du secteur public vers celui des ONG ou du secteur privé. Enfin, la fuite des cerveaux dite « circulaire » (terme directement emprunté de celui de « migration circulaire » utilisé par l’UNESCO) définit une émigration de courte durée, permettant aux migrants de travailler et de se spécialiser pendant quelques années, avant de rentrer dans leur pays d’origine. Les pays les plus pauvres sont les plus touchés par la fuite des cerveaux de leur personnel, car leurs secteurs de travail y sont souvent peu développés. Par exemple au Mozambique, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle qu’« environ 30 % de la population n’ont pas accès aux services de santé et seulement 50 % ont accès à un niveau acceptable de soins de santé ». Comme le souligne Annie Vinokur, les médecins et infirmiers constituent « des services non échangeables, dans la mesure où ils requièrent la présence physique de spécialistes sur tout le territoire ». L’auteur ajoute que la santé requiert un capital humain important et donc qu’il n’est « pas difficile de créer une “pénurie » dans ces secteurs ». De telles pénuries se développent souvent sur fond de facteurs qui encouragent la fuite des cerveaux, comme l’instabilité politique, économique et/ou sécuritaire. Dans ce contexte, la fuite des cerveaux « interne » est facilitée par les méthodes de recrutement des ONG internationales, qui proposent des salaires plus attractifs et parfois de meilleures conditions de travail que les secteurs publics locaux. L’Afrique paie cher la fuite de ses cerveaux Il convient de se demander si le recrutement des médecins par les ONG entraîne une substitution équivalente de la couverture des soins de santé publique. Les opérations des ONG peuvent aboutir à un enclavement des services de santé, où les patients ne reçoivent des soins qu’en raison de certaines maladies qui relèvent de leurs spécialités de traitement. C’est par exemple le cas du VIH Sida en Afrique de l’Ouest, que seules certaines ONG traitent dans cette région. Il en est de même pour les ONG financées par GAVI qui assurent certaines fonctions de soins comme la vaccination. Ainsi, la croissance des prestataires de santé des ONG aux dépens du secteur public peut conduire à des carences dans la couverture des soins gérés par les hôpitaux nationaux. Par ailleurs, la « fuite » des diplômés partant travailler à l’étranger engendre à son tour une pénurie de main-d’œuvre. En 2011, il a été évalué que neuf pays d’Afrique subsaharienne perdaient plus de deux milliards de dollars chaque année à cause de l’émigration des personnels de santé qu’ils avaient eux-mêmes formé. Selon le Conseil des infirmières et des sages-femmes du Malawi, ce sont ainsi deux tiers des postes dans le système de santé publique du pays sont vacants car de plus en plus d’infirmières diplômées partent travailler à l’étranger. Pour compenser ces flux migratoires, les pays touchés par la fuite des cerveaux sont souvent contraints de recruter des expatriés : en 2004, on estimait ainsi que le recrutement de 100 000 étrangers qualifiés coûte à l’Afrique quatre milliards de dollars par an . La migration externe et le recrutement des professionnels de santé publique africaine par les ONG ont des conséquences lourdes sur ce continent. Ils induisent une dégradation des services sociaux de base et une forte dépendance des économies africaines à l’égard de la main-d’œuvre étrangère qualifiée qui coûte cher à l’Afrique. Toutefois, l’horizon pourrait s’éclaircir du fait des dynamiques de migrations externes ou circulaires, par le biais desquelles une sorte de « retour sur investissement » semble se profiler. Ceci se traduit à la fois par le brain gain, ou récupération de compétences (les pays « émetteurs » de cerveaux pouvant potentiellement, sur le long terme, compter sur le retour de leurs migrants), et par d’importants flux de transferts de fonds des migrants vers leurs pays d’origine. Selon un communiqué de presse de la Banque mondiale, les envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne en 2018 ont atteint 46 milliards de dollars, soit une année record . De tels chiffres constituent évidemment une contribution substantielle au produit intérieur brut africain pour dynamiser l’économie en incitant à développer la scolarisation et l’investissement Comment changer cela Pour que ce problème de fuite des cerveaux soit résolu il faut que les institutions de formation et de recherche universitaires soient réhabilitées, qu’elles soient dotées d’infrastructures de recherche adéquates, qu’elles jouissent d’une bonne réputation, qu’elles développent en leur sein une culture de la recherche, afin qu’elles redeviennent attractives. La réhabilitation doit aussi concerner la mise en place de programmes de formation solides, et qui sont adaptés aux besoins des pays d’origine. L’amélioration des conditions de travail et de vie des enseignants, non pas par des interventions ponctuelles des gouvernements pour étouffer les grèves et autres mouvements de revendication, mais à travers des plans de carrière de la fonction enseignante et de chercheur. En conclusion L’exode des cerveaux est une dimension des migrations internationales qui ne peut plus être ignorée, de par son ampleur et ses conséquences dans les pays d’origine des migrants en général et des pays africains en particulier. Il prive, en un mot, le continent de ressources humaines, financières, économiques et politiques importantes. Et les contributions des migrants au développement de leurs pays d’origine ne semblent pas compenser ces pertes. Les migrations handicapent donc bel et bien le développement de l’Afrique, et l’exode des cerveaux encore plus. Ce constat est d’autant plus douloureux que l’exode des cerveaux en Afrique va se poursuivre. Parce que les uns, les néo-classiques le tolèrent, le soutiennent, le provoquent, tandis que les autres, les dialectiques, le désapprouvent mais se résignent à le vivre. Dans les deux cas, il y a une sorte d’impuissance face aux facteurs et au contexte économique et politique qui détermine ce phénomène. Le vieillissement de la population dans les pays développés va lui aussi contribuer à l’exacerbation du phénomène, car il va nécessiter le recrutement dans les pays sous-développés, notamment de l’Afrique, de la main-d’œuvre nécessaire pour assurer la production des biens et des services. S’il est impossible, dans le contexte actuel, d’empêcher l’exode des cerveaux en Afrique, il faut cependant rechercher les solutions pour minimiser son impact négatif sur le développement du continent africain. Nous avons passé en revue les différentes solutions qui sont envisagées, et avons montré leurs limites. De toutes ces solutions, celle qui consiste à réhabiliter les institutions d’enseignement et de recherche universitaires paraît comme étant celle qui peut permettre des effets positifs à large spectre. Cette réhabilitation évite en effet que l’Afrique ne « tombe en panne sèche » à cause de l’exode de ses cerveaux. Les fonds alloués aux divers programmes pour impliquer les migrants dans le processus de développement de leurs pays d’origine, à partir de leurs pays d’accueil, peuvent y être affectés en partie.

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